Le mot Lumières définit métaphoriquement le mouvement culturel et philosophique qui a dominé, en Europe et particulièrement en France, le XVIIIe siècle auquel il a donné, par extension, son nom de siècle des Lumières. Les penseurs de cette époque ont marqué le domaine du savoir (science et philosophie) et de l'art (la littérature en particulier) par leurs questions et leurs critiques fondées sur la « raison éclairée » de l’être humain et sur l’idée de liberté.
Par leur engagement contre les oppressions religieuses, morales et politiques, les membres de ce mouvement, qui se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour un progrès du monde, combattant l’irrationnel, l'arbitraire, l'obscurantisme et la superstition des siècles passés, ont procédé au renouvellement du savoir, de l’éthique et de l’esthétique de leur temps. L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands événements de la fin du XVIIIe siècle que sont la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique et la Révolution française[1].
Le mouvement de renouveau intellectuel et culturel des Lumières, qui a touché tous les domaines du savoir, est connu en anglais sous le nom d’Enlightenment, en allemand sous le nom d’Aufklärung, Ilustración en espagnol, Verlichting en néerlandais, Illuminismo en italien[2]. Il existe aussi un mouvement qu'on a appelé les « Lumières japonaises », mais il ne coïncide pas avec les Lumières européennes[3].
De manière très générale, sur le plan scientifique et philosophique, les Lumières voient le triomphe de la raison sur la foi et la croyance ; sur le plan politique et économique, le triomphe de la bourgeoisie sur la noblesse et le clergé. Enfin l'on parle parfois des Lumières (au substantif) pour désigner les penseurs, écrivains et philosophes emblématiques de ce mouvement de pensée, ce qui peut être regardé comme une faute de langue (on préférera plutôt parler par exemple de philosophe des Lumières).